Dès l’aube


2021, Halsnoy kloster, Norvège


Entre les montagnes d’ici et d’ailleurs, entre les marées basses et hautes, parfois la brume s’élève, estompe le monde. Parfois, le soleil traverse tout, se brise sur la mer. Si je me tiens telle une pierre, le vent qui a soufflé depuis les temps anciens résonnera-t-il encore dans mes oreilles ?

En octobre 2021, pendant les trois semaines passées à l’île Halsnoy, j’ai essayé de ressentir le paysage de cet environnement à travers la vue d’une pierre : le flux des vagues, l’appel des mouettes, la lueur de l’aube... Comme des signes secrets du temps, en tissant le présent, ils m’amenaient vers le souvenir plus ancien où les histoires n’ont fait que commencer”.

Qui arrive ? Qui s’écoule ? Qui réside ?





























Chaque matin, je prenais une photo de la fenêtre du grenier où j’habitais. Le soir, je posais l’appareil à la place d’une pierre et prenais une photo au cadrage identique. J’ai superposé les deux photographies — dans ces instants, l’aube et le crépuscule sont devenus indiscernables. Ils ne présentaient qu’un état de fait qui impliquait un mouvement possible. Entre les deux, les jours ne s’arrêtaient jamais.